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isabelleisapure 05 janvier 2020 Signaler ce contenuPage de la critique La rue Cases-Nègres se compose d'environ trois douzaines de baraques en bois couvertes de toits en tôle ondulée, alignées à intervalles réguliers au flanc d'une colline, une sorte de paradis pour les enfants du quartier qui aiment y batifoler en toute liberté tandis que leurs parents travaillent dans les plantations de cannes à sucre voisines. Récit très largement autobiographique, « La Rue Cases-Nègres » raconte la société martiniquaise rurale des années 1930, les plantations, la hiérarchisation sociale, la faim et la pauvreté dont souffrait encore la population antillaise noire plus de huit décennies après l'abolition de l'esclavage. A travers les tribulations de son jeune protagoniste, l'auteur raconte sa propre enfance dans les villages du sud de la Martinique, ses blessures et ses joies d'antan. Commenter  JÂapprécie         281
José, 11 ans, n'est pas le dernier à se vautrer dans la boue des chemins lors de folles chevauchées avec ses copains, laissant ses vêtements en loques au grand dam de sa grand-mère M'an Tine qui élève seule l'enfant tandis que sa mère gagne sa vie à la capitale.
Les rires fusent jusqu'à ce que les taloches s'abattent sur cette marmaille indisciplinée et que les cris et les pleurs retentissent.
L'entrée à l'école marque un tournant dans la vie de cet enfant, il va découvrir l'autorité du maître, la discipline, la séparation d'avec ses copains.
L'entrée au lycée, grâce à une bourse, signifie pour le jeune garçon un nouveau départ, l'éloignement d'avec m'man Tine, la découverte de la ville et de camarades différents, puis l'installation dans le quartier chic, celui des villas et jardins de la Route Didier, où sa maman travaille chez un riche mulâtre.
Outre la vie de José parfaitement décrite, l'auteur s'attarde sur M'an Tine, femme courageuse, travailleuse qui se battra jusqu'à son dernier souffle pour que son petit-fils ait une vie décente.
PatriceG 02 juin 2024 Signaler ce contenuPage de la critique Là on est vraiment en immersion, rien à voir avec les séjours de Johnny Hallyday aux Antilles, univers surfait où on passe carrément à côté de ces valeurs locales et typiques. Il faut bien sûr être introduit et se faire connaître. Pourquoi pas sous la peau d'un loup de Ramaioli auteur de l'Indien français, pour mieux accéder aux secrets de l'âme antillaise, mais sûrement faire un grand pas de soi franchement vers son endroit. Joseph Zabel né en 15 à Riviere-Salée au sud de la Martinique. Il est un élève brillant, élevé dans son enfance par sa grand-mère , ouvrière agricole dans une des riches plantations coloniales. Devenu grand, il rejoint sa mère à Fort-de-France, les ressources vont vite manquer pour qu'il entreprenne des études supérieures. Par défaut, outre l'enseignement, il deviendra écrivain. Commenter  JÂapprécie         2314
Pour qui n'a pas connu cette ambiance locale au temps de la colonie ou même au temps qui lui a succédé, il me paraît difficile voire présomptueux d'apprécier toute la dimension d'une fraîcheur exquise de ce chef d'oeuvre que l'on doit à Joseph Zobel, homme du cru et écrivain martiniquais. Pourquoi cela, parce que tout ne peut pas relever d'un monde imaginaire pour le lecteur novice si on n'a pas un peu trempé dans le ti-pays. Il faut se mettre à l'heure antillaise, et vivre au champ quand la journée est au travail, et à danser quand l'heure est à l'amusement, etc, et surtout etc quand on laisse sa plume sans évoquer le plaîsir de tuer le cochon ou d'aller pêcher la langouste et tout ce qui s'ensuit comme cette sauce chien qui fera la différence, sans oublier le décollage..
Dans la rue Cases-Négres, son deuxième roman, il se raconte chez sa grand-mère d'une truculence inouïe, dans les terres riches de la Martinique, pleines de cannes à sucre, entre les Trois Ãlets qui rappellent Joséphine et le rocher du Diamant qui rappelle l'anglais, nous sommes au sortir de l'esclavage où la vie dans les anciennes cases est encore active. le pas vers la liberté est résolument entr'ouvert, mais le passé colonial est encore bien présent .. Si vous traversiez par là encore dans les années 70, empruntiez ces routes intérieures qui sentaient la canne, il n'était pas rare de voir des cannes au sol qui tombaient des chargements. . Aujourd'hui ça ne risque pas avec ces camions haut perchés sur roue qui filent comme des zombies vers les distilleries exploitées de père en fils par les békés. Eh oui, toujours ! Il arrive qu'au cours de leur histoire ancienne ces distilleries ont changé de nom pour divers prétextes, mais il y a toujours la légende d'un patriarche à l'origine qui prévaut encore par rémanence aux destinées de ces hauts lieux respirant non pas que le rhum, mais une main de fer à la Tatcher. C'est toujours impressionnant, on se sent basculer au temps de la colonie avec ses valeurs paradoxales .. l'effet du rhum de dégustation cette fois y est certainement pour quelque chose !..
«ÂQuand la journée avait été sans incident ni malheur, le soir arrivait, souriant de tendresse..»
Ne doutons pas que Joseph Zobel est un conteur, c'est ostensiblement visible dès qu'on aborde son oeuvre ; son heure de gloire n'est pas encore arrivée, mais elle aura lieu, et aujourd'hui pas moins, Joseph fait figure de monument de la littérature antillaise, comme Roumain à Haïti.
Personnellement je le range aux Antilles, ce qu'est Jakes Helias pour la Bretagne. de cette intelligence rare qui appartient aux poètes ! Je ne saurais lui faire plus d'éloge
simae 22 octobre 2011 Signaler ce contenuPage de la critique La rue Cases-Nègres est un grand classique de la littérature antillaise. Joseph Zobel y raconte sa propre histoire et à travers elle, celle de toute une génération de "nègres" qui ont fait évoluer leurs conditions dans le pays. La rue Cases-Nègres est un roman très enrichissant car Joseph Zobel y livre son propre regard, son vécu sur la Martinique des années 30 à 50. Il est parfois dure avec son peuple quand il comprend que les nègres se complaisent dans le service aux blancs. Commenter  JÂapprécie         200
La vie de José débute au milieu des champs de cannes à sucre, aux côtés de sa grand-mère M'man Tine. LÃ, avec tous les enfants de son âge, il joue avec insouciance et veut travailler dans les champs pour gagner quelques sous. Sa grand-mère elle, souhaite lui offrir une chance de ne pas finir au service des "békés" et économise pour l'envoyer à l'école.
A partir de ce moment, sa vie prend un autre tournant et en grandissant, on suit son évolution et surtout ses réflexions sur son pays, sur la servitude de son peuple et la domination des blancs.
C'est aussi un une histoire pleine de tendresse et de reconnaissance pour sa grand-mère et sa mère qui ont tout fait pour lui offrir une chance de réussir.
MissFantomette 13 février 2021 Signaler ce contenuPage de la critique De la plantation de cannes où il courait pied nus, jusqu'aux bancs du lycée où il s'assit en costume et souliers neufs pour passer son baccalauréat... Joseph Zobel nous fait vivre les changements de son existence et surtout, avant tout, le bouleversement progressif mais radical du regard qu'il porta sur son monde. La Martinique des années 1930 constitue le théatre de cette autobiographie d'un descendant d'esclaves. Il découvre... et s'insurge ! Cette peinture d'une société de «Âcastes», post-esclavagiste, tient sa force et son originalité du regard à la fois naïf, fier, et réfléchi de l'enfant au fil de sa croissance. L'écriture est riche en couleur, pleine d'allant. Elle s'avère souvent gaie, lorqu'elle évoque les jeux enfantins dans la liberté des champs de canne, ou le plaisir de la lecture. Mais elle sait nous émouvoir aussi, notamment quand elle dépeint l'attachement aux personnalités de la rue Cases-Nègres de la prime enfance, dont, en premier lieu, la grand-mère si abimée par une vie de labeur. Au roman d'apprentissage s'ajoute donc un précieux documentaire sur la réalité de la vie antillaise, souvent mal connue : une belle lecture, utile et agréable ! Commenter  JÂapprécie         170
Son évolution dans sa scolarité se fera le plus souvent la faim au ventre. Elle aura pour conséquence, outre l'ouverture apportée par les lectures, un élargissement du champ d'action du garçon : la rue, puis le village, puis la ville.
Le jeune martiniquais découvre ainsi les différentes formes que peut revêtir la condition des hommes de couleur à cette époque.
Car cette population se trouve, dans les campagnes de sa prime enfance, soumise à un labeur intensif au service des békés-propriétaires, dans des conditions misérables et pour quelques sous de salaire.
Tandis qu'à Fort de France, apparaît une autre forme de servilité, la condition de domestique -empreinte de beaucoup de mépris-, qui le choquera d'autant plus qu'elle lui semble acceptée, admise comme inévitable, par ceux-là même qui se trouvent tout en bas de l'échelle.
olivberne 20 août 2013 Signaler ce contenuPage de la critique Cette lecture m'a été imposé par le travail, je n'en ressorts pas avec un grand enthousiasme mais le récit de vie de ce petit José, depuis sa case, élevé par sa grand-mère, jusqu'au lycée de Fort-de-France, se lit doucement, tranquillement, avec un certain plaisir. Commenter  JÂapprécie         140
On découvre surtout un quotidien disparu , une époque révolue et le roman lui aussi passe de périodes qui disparaissent en grandissant. Il y a une succession de lieux, comme une gradation vers un avenir attendu d'homme reconnu et respecté mais qui n'oubliera jamais d'où il vient et ce qu'il est.
Les descriptions des personnages sont attachantes et on ne se promène avec enchantement dans cet univers passéiste, parfois un peu moralisateur.
Un classique de la littérature antillaise, une lecture agréable.
lyoko 15 mai 2014 Signaler ce contenuPage de la critique Un livre qui m'a énormément marquée.. La belle histoire avec ses moments heureux et moins heureux du petit José. Une histoire qui nous prend et nous emporte. Commenter  JÂapprécie         125
C'est un livre que j'ai lu a l'école quand j'étais en 5ème... je viens de le relire avec autant de plaisir.. voir plus ,les souvenirs de mes années collège en plus
5Arabella 29 janvier 2017 Signaler ce contenuPage de la critique Il s'agit d'un récit à la première personne, d'un enfant puis d'un adolescent, José, qui nous raconte son quotidien, les événements marquants de son existence. Qui semblent très proches de ceux vécus par Joseph Zobel lui-même. La première partie se déroule dans cette rue Cases-Nègres du titre. Une rue habitée par les noirs martiniquais, descendants d'esclaves, et qui continuent à travailler dans les champs de canne à sucre. Pendant ce temps, les enfants trop jeunes pour travailler sont livrés à eux-mêmes. Ce qu'ils apprécient terriblement, profitant de cette liberté de toutes les façons possibles, quitte à provoquer punitions et coups, si les adultes jugent qu'ils ont vraiment trop fait de bêtises. Dans la deuxième partie, la grand-mère de José, pour lui éviter de faire le même travail qu'elle, le met à l'école proche, où il acquiert l'art de l'écriture et du calcul, où il fait de nouvelles rencontres, et commence à voir d'un autre oeil le monde autour de lui. Dans la troisième partie, titulaire d'une bourse, il va au collège puis au lycée à Fort-de-France, où sa mère travaille comme domestique. Roman d'apprentissage d'un jeune homme, qui grandit et voit progressivement le monde, ce qui l'entoure, d'une autre façon. le livre dessine une culture, une façon de vivre, un contexte historique, des personnages très justes et attachants. Il y a des passages drôles, des passages émouvants, l'auteur dit son grand amour à sa grand-mère, qui l'a élevé dans ses plus jeunes années. Et aussi son amour à son peuple, à toutes les personnes qu'il a côtoyées, qui lui ont permis d'être ce qu'il est, à l'île dans laquelle il est né, la Martinique. Un beau livre, simple, limpide, émouvant et vivant. Commenter  JÂapprécie         90
MyriamBachon 14 avril 2013 Signaler ce contenuPage de la critique Joseph Zobel nous emporte dans la découverte de son monde, le monde des noirs plus tout à fait esclaves mais pas encore tout â fait libérés de la servitude. Une découverte qu'il fait lui même en allant à l'école et en apprenant à lire.... Un livre d'une grande sensibilité, témoignage émouvant de la vie des nègres dans les champs de canne à sucre Commenter  JÂapprécie         90
Lady_Blue 22 décembre 2024 Signaler ce contenuPage de la critique à ce stade il n'y a plus vraiment de présentation à faire. "La rue Cases-Nègres" est un chef d'oeuvre et classique de la littérature Antillaise. Roman autobiographique qui dépeint la Martinique post-coloniale des années 30, soit presque 100 ans après l'abolition de l'esclavage, c'est avec beaucoup d'émotion que j'ai parcouru cette oeuvre. En premier lieu car l'histoire de Joseph Zobel est aussi celle de mes ancêtres. à plusieurs reprise lorsqu'il décrivait le travail de sa grand-mère qui était cultivatrice, j'ai reconnu également la vie de mes grands-parents (eux-mêmes cultivateurs.) Sa grand-mère qui au prime abord paraissait si dure le faisait pour son bien. Si José (dans le roman) n'a pas suivi le même parcours que ses camarades, c'est grâce à sa grand-mère et par la suite aussi à sa mère qui se sont toutes les deux battues corps et âme pour lui assurer un avenir meilleur. Un avenir loin de l'asservissement du peuple noir par les békés, et quelle ascension ! Nous ne referons par l'histoire, mais n'oublions pas qu'à cette époque, peu d'enfants noirs pouvaient se rendre à l'école faute de moyen. Peu d'enfants noirs étaient destinés à briser les chaînes de l'héritage et de la transmission familiale. Peu d'enfants (et d'Hommes) noirs étaient vus comme des êtres humainsÂ
à ceux qui ne connaissent pas l'histoire des Antilles et de ces départements français d'Outre-mer, à ceux qui s'y intéressent, je vous invite vivement à parcourir cette oeuvre. Vous comprendrez mieux l'histoire des Martiniquais et de ce combat toujours actuel par ailleurs mené contre les békés. Vous comprendrez également l'histoire des Guadeloupéens quelque peu différente certes, mais le fond reste le même ; un passif ancré dans la colonisation. Commenter  JÂapprécie         56
Et si vous creusez un peu plus, vous comprendrez ou aurez peut-être envie de comprendre et de parcourir l'histoire des Haïtiens, du peuple Mahorais, des Néo-calédoniens, des Réunionnais, des Guyanais etcÂ
tous citoyens d'Outremer. Des Français à part entière voire entièrement à part comme l'a si bien déclaré Aimé Césaire.
DelleCL 24 mars 2025 Signaler ce contenuPage de la critique La rue Case Nègres, c'est à peine un quartier, une dizaine de baraques en tôle alignées à flanc de colline dans une bourgade appelée Rivière Salée. Nous sommes en Martinique dans les années 1930. Le roman s'ouvre dans la tendre enfance de Joseph, élevé par sa grand-mère, à l'ère des jeux et de l'innocence qui caractérisent cet âge de ma vie. Si les jeux à inventer dès que les adultes partent travailler dans les champs de canne sont la préoccupation principale, la seconde est ce qu'ils auront à manger le soir. Car les gens de la rue Case Nègres sont extrêmement pauvres. Le récit, autobiographique dans une grande part, nous immerge dans une Martinique authentique, rurale et pauvre, et interroge sur les conditions sociales antillaises moins d'un siècle après l'abolition de l'esclavage. C'est à la fois heureux et doux lorsqu'il est question de l'enfance de José, révoltant lorsque l'auteur évoque la pauvreté absolue et des conditions proches de la servitude. José est entourée de personnages forts et attachants : M'man Tine, la grand-mère, exubérante dans ses colères et capable de la plus grande tendresse, M'man Delia, la mère de José qui travaille comme domestique à la ville : les deux veulent un avenir meilleur pour le petit. Et il y Monsieur Médouze, dont la voix fait remonter les récits d'Afrique, empreints d'esclavage. En même temps que Jose, on s'émeut, on vibre, on s'indigne. J'ai aimé ce récit, à hauteur de la naïveté d'un enfant qui découvre le monde, en même temps je découvrais une époque révolue. Commenter  JÂapprécie         40
L'éducation élargira finalement l'horizon de José : à l'école d'abord, il découvre la rigueur exigeante, puis après l'obtention d'une bourse scolaire, l'éloignement de ses proches, et un système très hiérarchisé, quasiment organisé en castes.
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